Candide, ginkgo et papillon.

Cet après-midi, j’ai vécu une expérience digne de Candide de Voltaire et de l’Alchimiste de Paulo Coelho.

Je pose le décor. Actuellement, je vis à l’hôtel qui se trouve à trois pas du quartier de la Défense. Mes problèmes se prennent pour des feuilles mortes qui se ramassent à la pelle et même, je crois, qu’ils se prennent pour l’averse qui a débordé le vase. 

Aujourd’hui le 19 octobre il fait 22° et le soleil est là. Alors, (après avoir reçu encore une mauvaise nouvelle), je me suis dit qu'il fallait que je m’échappe de ma chambre …

Juste avant, sur Instagram, j’ai vu une vidéo dans laquelle une femme faisait des papillons à partir d’une feuille de Ginkgo Biloba.

 

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Inspirée et déterminée, j’ai vite chaussé mes baskets et je suis partie à la recherche de cet arbre. Je me suis dit que, si je le trouve, ce serait comme rompre un sort qui m’était lancé (parce que vu l’ampleur et l’accumulation des problèmes, je me pose vraiment la question : est-ce que je suis maudite ? )

 J’ai parcouru tout le quartier de gratte-ciels en cherchant du regard ces feuilles, si particulières. Je me suis posé une question légitime : pourquoi dans le quartier qui brasse autant de fric, il n' y a pas un seul arbre aux mille écus... ?! 

Je ne voulais pas rentrer vaincue à l’hôtel, c’est mon côté "nevalyachka" qui a pris le dessus. Je me suis dit qu' il fallait absolument que je le trouve, cet arbre, coûte que coûte...

Juste à côté de mon hôtel,  il y a un parc arboré. J’y suis allée. Près d’un manège rempli d’enfants, mon cœur de battre s’est arrêté : ginkgo était là. Certes, petit, certes, avec des feuilles encore vertes. Mais il était là !!!  Je l’ai trouvé !!! En prime, il était entouré des champignons (que j'adore). 

C’était magique. Mon bonheur était réel. Ma satisfaction était grande. Et en plus, il y avait une dame intriguée par mon comportement ( c'est- à -dire, un sourire béat, en train de contempler un arbre ) qui s’est approchée de moi. J'ai partagé avec elle ma joie d’avoir trouvé cet arbre pour pouvoir faire plein de papillons pour qu’ils s’envolent en emportant avec eux mes problèmes. Nous avons essayé sur place à les fabriquer sans grand succès. Alors même que toutes les deux on était d’accord que prendre les feuilles d’un arbre c’était pas bien, on en a rempli nos poches pour s’entraîner chez nous...

Je ne sais pas, si je dois vraiment vous faire la morale de cette histoire.

Mais c'est cette histoire que j'écrirai sur la page 98 de mon carnet Joie de dessiner toute l'année.